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Vaccination des enfants contre la Covid-19

Dans un précédent billet je condamnais assez abruptement la vaccination des enfants. La question mérite un  vrai argumentaire.

Notons d’abord que le 9 juin 2021, en Grande-Bretagne, le comité supervisant la vaccination anti-Covid avait refusé d’étendre la campagne à tous les enfants âgés entre 12 et 15 ans.

Rappelons que le pass sanitaire, équivalent d’une obligation vaccinale, avait été demandé à tous les français de plus de 12 ans, à partir du 30 septembre 2021.

La vaccination des 5-11 ans a d’abord été réservée aux enfants à risque de faire une forme grave de la maladie et de décéder et à ceux vivant dans l’entourage de personnes immunodéprimées, vulnérables, ou non protégées. Dans un second temps elle  a été proposée à tous les enfants de 5 à 11 ans. C’est en effet le mercredi 22 décembre 2021 que le ministre de la Santé Olivier Véran annonce que la vaccination contre le Covid-19  est officiellement ouverte à tous les enfants de 5 à 11 ans. Il suit ainsi l’avis de la HAS, qui s’était prononcée en faveur de cet élargissement le 20 décembre, sans que cette vaccination ne soit obligatoire ni exigible.

La vaccination des 5-11 ans doit être évaluée à l’aune de la sacrosainte balance bénéfice risque. Un vaccin, en tant qu’il est une thérapeutique préventive, doit avoir plus de bénéfices que de risques. Il doit protéger le sujet d’une maladie potentiellement grave et qui n’admettrait aucun traitement curatif. 

Combien d’enfants sont morts de la Covid-19 ? Voici les chiffres de la HAS : depuis le début de l’épidémie,  on compte chez les 5-11 ans 540 942 cas de Covid-19 confirmés, parmi lesquels (28 %) étaient symptomatiques. Parmi ces symptomatiques 1399 hospitalisations ont été rapportées dont 238 concernaient des admissions en soins critiques ; trois décès d’enfants de 5 à 11 ans  ont été constatés. Il s’agit dans un cas d’un décès par PIMS[1] et dans les 2 autres cas de décès au cours d’une infection SARS-CoV-2 aiguë. Dans un cas, l’enfant est décédé dans un tableau associant plusieurs infections virales ou bactériennes sévères et dans l’autre, il est survenu chez un enfant présentant de lourdes comorbidités. Ces chiffres nous permettent de conclure que la mortalité par covid-19 chez l’enfant est inexistante.

La survenue d’un PIMS, complication spécifique des enfants justifie-t-elle la vaccination ? Rappelons que le PIMS est une manifestation tardive de l’infection par le SARS-CoV-2 chez les enfants, caractérisée par de la fièvre, une inflammation systémique, un dysfonctionnement de plusieurs organes et  des signes cutanés.

Entre le 2 mars 2020 et le 28 novembre 2021, 708 cas de syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques (PIMS), en lien avec la Covid-19, ont été signalés à Santé publique France. Un séjour en réanimation a été nécessaire pour 309 enfants (44%) et en unité de soins critiques pour 194 (27%).

Le PIMS a d’abord été considéré comme une forme clinique de  la maladie de Kawasaki. On sait maintenant que le PIMS est différent de cette maladie. Le PIMS ne touche en moyenne qu’un enfant sur 32 000. On ne comprend pas pourquoi une maladie si rare, et avec un pronostic somme toute favorable, justifierait une protection vaccinale.

Regardons maintenant les effets indésirables des vaccins. Selon la HAS, plus de 10 millions d’enfants de 0 à 14 ans ont été vaccinés. Sur ces 10 millions 3233 évènements indésirables on été rapportés selon les bases de données nord-américaines. Seuls 3% de ces évènements indésirables présentaient une réelle gravité. Sur ces 3% on dénombre 2 décès survenus « chez des enfants qui présentaient de lourds antécédents médicaux » et « 14 cas de myocardite », l’un des effets indésirables les plus redoutés. Au total rien de vraiment inquiétant du côté des évènements indésirables. Ce qui ne valide pas pour autant la vaccination.

Au vue de ces données, on est en droit de conclure que la vaccination des enfants ne leur apporte aucun bénéfice individuel. C’est là que les autorités sanitaires vont invoquer un autre type d’argumentation pour justifier cette vaccination.

Dans le rapport du Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale, présidée par le Pr Alain FISHER du 11 mai 2021 on peut lire : «  Bien que peu affectés par des formes symptomatiques de la Covid-19, les enfants et adolescents transmettent le virus et participent à la dynamique épidémique ». On va donc faire jouer l’excuse altruiste. Ce n’est pas pour les protéger eux qu’on doit les vacciner, mais pour protéger les autres. L’objectif étant de parvenir à l’immunité collective qui impose que 80% de la population soit immunisée. Si les moins de 30 ans représentent 35% de la population, il est obligatoire de les vacciner pour aboutir à ce taux de 80% d’immunité collective. Nos responsables politiques ont fait le choix d’instrumentaliser les mineurs pour imposer leur stratégie vaccinale.

Dans son avis du 9 juin, le Comité Consultatif National d’Éthique ( CCNE) s’interroge : « est-il éthique de faire porter aux mineurs la responsabilité, en terme de bénéfice collectif, du refus de vaccination d’une partie de la population adulte? » et « si la vaccination leur était présentée comme leur seule chance de retour à la vie normale, cette pression effective poserait la question de la validité de leur consentement ».

Les autorités sanitaires ont tout simplement oublié un principe éthique majeur en santé publique qui relève de la justice. Une mesure thérapeutique doit apporter un bénéfice à l’ensemble d’une population, et non pas à une fraction de celle-ci au détriment d’une autre. Autrement dit elle ne peut se traduire par plus de bénéfices pour les uns ( en l’occurrence les personnes âgées) et plus de risques pour les autres (les autres étant les jeunes en bonne santé).

Cette exigence éthique le philosophe  Emmanuel Kant l’ avait énoncée dès la fin du XVIIIe siècle en ces termes : « Agis de manière à traiter la personne d’autrui jamais seulement comme moyen, mais toujours en même temps comme une fin » ; la dignité de l’autre exige que l’on n’en fasse ni un esclave ni un simple instrument.


[1]  syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques

Laurent Vercoustre

3 Commentaires

  1. Bonjour,
    Je partage votre avis et constat quant à cette vaccination absurde des enfants en bas âge. Mais pourquoi s’acharner contre le refus de personnes très âgées vivant à domicile, et ne risquant pas de contracter le Covid, car ne sortant jamais, et payant les tests PCR en cas de besoin ?
    Les adultes vaccinés 3 fois (dont je fais partie) ont parfois eu de graves effets secondaires à la 3ème injection, et sont (comme les non-vaccinés) atteintes par la suite du Covid, en ayant des formes graves.
    Les gestes barrières ne sont plus respectés dans beaucoup de situations (y compris dans les centres de soins).
    Devrons-nous nous faire vacciner bientôt tous les deux mois, tout en sachant qu’on peut être contaminés ?
    Je crois qu’on prend les gens pour des imbeciles…
    Bien cordialement.

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